Music
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LE PITCH
La chanson française doit beaucoup aux auteur·e·s et aux interprètes d’origine juive. Beaucoup sont restés très discrets sur leur généalogie, au point d’incarner la France archétypique, comme Simone Signoret et son accent gouailleur, fille du Juif polonais André Kaminker et qui fit carrière sous le nom de sa mère provençale. Mais au fil des années, le refoulé remonta à la surface, ce qui déboucha sur quelques surprises…
La chanson de Sarah se présente comme une "conférence chantée". En réalité, c'est un spectacle musical qui raconte une histoire à travers des chansons, interprétées en direct à la guitare ou à l'accordéon, ou écoutées dans leur version originale.
Henri Goldman est actuellement rédacteur en chef de la revue belge Politique. Mais, dans une autre vie, il a été auteur-compositeur-interprète et s’est produit des dizaines de fois sur scène en Belgique et en France. Là, il reprend du service.
LES PREMIÈRES LIGNES
« Quand j’étais petit, ma grande sœur m’installait sur la table du salon devant les invités pour me faire chanter toutes les chansons de sa jeunesse qu’elle m’avait apprises. Des chansons de Mouloudji, des Compagnons de la chanson, de Charles Trenet et, surtout, d'Yves Montand, son idole.
C’est à ce moment-là que j’ai attrapé ce virus qui ne m’a plus lâché jusqu’à aujourd’hui. J’ai tout écouté, j’ai tout répété, j’ai tout aimé, en vrac et en détail. De la grande Mireille à Michel Berger, en passant par Jean Ferrat, Guy Béart, Barbara, Pierre Barouh, Michel Polnareff, Joe Dassin et, à mes 15 ans, Richard Anthony qui entendait siffler le train.
Quelle ne fut pas ma surprise, en préparant cette conférence, de découvrir que toutes les personnes que je viens de citer, absolument toutes, étaient juives. Et que cela n'avait laissé aucune trace dans leur répertoire… »
LE PARCOURS
En partant à la recherche des traces juives dans la chanson française, on revisitera
Francis Lemarque, Renée Lebas, Georges Ulmer, Charles Aznavour, Serge Gainsbourg, Joël Holmes, Régine, Georges Moustaki, Enrico Macias, Michel Jonasz, Jean-Jacques Goldman et Danielle Messia. Plus, disséminées au fil du spectacle, une demi-douzaine de contributions personnelles.
LES THÈMES
L’immigration et l'exil, l'émancipation, les petits métiers, la famille, le génocide et la guerre, la religion, Israël et le sionisme, l'antisémitisme, la différence entre Ashkenazes et Sepharades, le yiddish… C'est fou ce que les chansons racontent sans avoir l'air d'y toucher.
Au terme du parcours, on devrait en savoir un peu plus sur l’identité juive, à moins qu'à l'inverse on n'y comprenne plus rien du tout…
ET POURQUOI SARAH ?
Sarah était la femme d’Abraham, le premier des Patriarches. C'était la mère d’Isaac, la grand-mère de Jacob. Il y a d’autres prénoms bibliques (Rebecca, Rachel, Esther, Myriam, Ruth, Lea…), mais c’est Sarah qui s’est imposée comme métaphore de la femme juive, un peu comme Fatima pour la femme arabe.